Arreau possédait des reliques de Saint-Exupère. « Les habitants d’un pays voisin,
jaloux de la prospérité que causait à la ville d’Arreau la possession de leur trésor,
résolurent de l’enlever. Venus à Arreau en grand nombre un jour de fête auquel on
a la coutume d’exposer la relique, ils s’en emparèrent adroitement et quittèrent
immédiatement la ville avec leur précieux larcin. Ils prirent la route de la montagne
des Quatre-Véziaux d’Aure, par le col d’Arreau. La nouvelle de l’enlèvement se répandit
bientôt, et, sur le champ, la partie vigoureuse de la population se mit sur la trace
des ravisseurs ; elle les rejoignit à trois kilomètres environ de la ville, et là
un combat s’engagea, dont l’issue, favorable aux habitants d’Arreau, eut pour résultat
la reprise de la relique. Les vainqueurs prirent alors un peu de repos et, pendant
ce temps, ils déposèrent la relique sur le tronc d’un sapin que l’on appela depuis
l’Aouet (le sapin) de saint Exupère.
Cet arbre bordait le chemin du col. Toujours religieusement respecté, il acquit un
développement extraordinaire. Tout vermoulu, on le voyait encore dominer la montagne
; enfin il s’inclina, et sur la poussière de son tronc on remarquait un sureau de
belle venue qui y vécut un très grand nombre d’années. Les dernières traces du sureau
et du sapin n’ont disparu que dans ces derniers temps. » - Louis de Fiancette d’Agos
en 1870. Saint-Exupère d’Arreau, évêque de Toulouse et ses monuments, p.58