Arbres remarquables
Nestier
L'ormeau inspira le poète André Bouéry (1821-
Vers 1910.
Toujours dans le site nestier.com :
Poésies sous l'Ormeau
Paroles d’André Bouéry,
musique de Benda, inspirées certainement par le bel ormeau qui se trouve sur la petite
place de Nestier. (ndlr : André Bouéry, félibre et poète gascon, originaire d’Aspet,
a été marié à une fille Refouil de Nestier et est enterré dans le cimetière villageois.
Les deux autres poètes originaires de Nestier et contemporains d’André Bouéry sont
Jules Portes et François Dupuy-
I
Sous l’ormeau / Du hameau, / L’enfance rieuse
/ Trouve ses plaisirs. / La vieillesse heureuse / Ses doux souvenirs. / Sous l’ormeau
/ Du hameau, / Donnant répit à l’ouvrage, / Accourez gens de tout âge, / Sous l’ormeau
/ Du hameau.
II
Sous l’ormeau / Du hameau / Jamais nulle offense / Contre les présents,
/ Nulle médisance / Contre les absents. / Sous l’ormeau / Du hameau, / C’est la bonté
qui préside / C’est l’amitié qui réside / Sous l’ormeau / Du hameau !
III
Sous l’ormeau
/ Du hameau, / Que Dieu vous amène / Cœurs remplis de fiel / Vous à qui la haine
/ Cacherait le ciel ! / Sous l’ormeau / Du hameau, / Vers le bien le mal dérive /
Oui vraiment le cœur s’anime / Sous l’ormeau / Du hameau !
« O… Vieil ormeau, tu
sais bien des histoires…
(Anonyme)
Ah ! Il en savait des histoires notre ormeau du vieux temps ! Plus que tricentenaire,
il était le fleuron de la commune et regardait même passer l’histoire avant cette
maladie des ormes qui l’a fait mourir.
Debout certes, mais si plein de vieilles blessures
qu’il devenait un danger public. Et ça ce n’était pas son genre, lui qui depuis des
siècles, protégeait les idylles naissantes, les rendez-
Demandez un peu aux
septuagénaires d’aujourd’hui de quel œil on les regardait alors ces équilibristes
quand ils passaient à trois sur un même vélo pour arriver plus vite au 15 août, à
Bize ! Un vélo c’était un luxe à partager entre copains et descendre ainsi, à plusieurs,
la « Carraou » sans freins, a forgé des amitiés impérissables.
C’est qu’on n’était
pas riche alors et on n’allait pas vendre un veau à chaque marché. Mais quand on
y allait c’était la fête et on l’avait toujours bien vendu surtout après le petit
blanc qu’on avait bu au café, et la vente s’arrondissait encore, arrivés à l’ormeau
où on contait interminablement les détails d’une tractation devenue un exploit.
Pierre Verbizier, aujourd’hui disparu, aimait à raconter un de ces retours de marché.
« François de Pitiou et Arthur de Bizette, après avoir épuisé le récit mémorable
des divers points de la vente, rendus lyriques par la chopine qu’ils avaient partagé
chez Rogé, en étaient à surenchérir sur les mérites respectifs de leurs femmes. «
Era mio qu’ey la mas béroyo… ; éra mio qu’ey la mas valento… ». Lorsque ces mêmes
épouses, trouvant sans doute que leurs hommes tardaient à rentrer, vinrent d’un même
élan les surprendre sous l’ormeau et les cueillir tout penauds devant leur auditoire
amusé pour les ramener à la maison. En maîtresses-
C’était une de ces histoires de tous les jours comme il en
a tant vu notre vieil ormeau…Il est mort en jetant un petit voile de tristesse au
village où il faisait figure d’arbre historique.
A l’automne dernier, on a planté
un petit arbre à sa place et ce printemps est sorti un bouquet de feuilles d’un vert
tendre, tendre comme les histoires qu’il lui reste à écouter… NESTIER 1987