wpf41bb90b.png

Arbres remarquables

Nestier

Revenir à la page "Arbres remarquables".

L'ormeau inspira le poète André Bouéry (1821-1879), marié à une fille de Nestier. On peut lire sur le site nestier.com : « Une œuvre musicale en Français, relative à notre village, s’intitule : « Sous l’ormeau », inspirée certainement par le bel ormeau qui se trouvait sur la petite place de Nestier. Parmi ses œuvres écrites en patois, Mme Bize nous présente dans sa monographie, le poème intitulé « Paysan de Cagiro » et la chanson « Maïnadjous », dont l’auteur a également réalisé la musique. Par ailleurs, dans la même monographie, nous pouvons lire un texte qui relate l’inauguration du buste d’André Bouéry, à Aspet, en 1913, accompagné d’une lettre de Frédéric Mistral et d’une lettre de Mr F. Strowski, chargé du cours de littérature française en Sorbonne et qui rédigea un rapport sur André Bouéry. »

Vers 1910.

Toujours dans le site nestier.com :

Poésies sous l'Ormeau

Paroles d’André Bouéry, musique de Benda, inspirées certainement par le bel ormeau qui se trouve sur la petite place de Nestier. (ndlr : André Bouéry, félibre et poète gascon, originaire d’Aspet, a été marié à une fille Refouil de Nestier et est enterré dans le cimetière villageois. Les deux autres poètes originaires de Nestier et contemporains d’André Bouéry sont Jules Portes et François Dupuy-Peyou).

I

Sous l’ormeau / Du hameau, / L’enfance rieuse / Trouve ses plaisirs. / La vieillesse heureuse / Ses doux souvenirs. / Sous l’ormeau / Du hameau, / Donnant répit à l’ouvrage, / Accourez gens de tout âge, / Sous l’ormeau / Du hameau.

II

Sous l’ormeau / Du hameau / Jamais nulle offense / Contre les présents, / Nulle médisance / Contre les absents. / Sous l’ormeau / Du hameau, / C’est la bonté qui préside / C’est l’amitié qui réside / Sous l’ormeau / Du hameau !

III

Sous l’ormeau / Du hameau, / Que Dieu vous amène / Cœurs remplis de fiel / Vous à qui la haine / Cacherait le ciel ! / Sous l’ormeau / Du hameau, / Vers le bien le mal dérive / Oui vraiment le cœur s’anime / Sous l’ormeau / Du hameau !


« O… Vieil ormeau, tu sais bien des histoires…
(Anonyme)

Ah ! Il en savait des histoires notre ormeau du vieux temps ! Plus que tricentenaire, il était le fleuron de la commune et regardait même passer l’histoire avant cette maladie des ormes qui l’a fait mourir.

Debout certes, mais si plein de vieilles blessures qu’il devenait un danger public. Et ça ce n’était pas son genre, lui qui depuis des siècles, protégeait les idylles naissantes, les rendez-vous furtifs et ombrageait les interminables conversations des Anciens, un regard sur le passé, l’autre sur les allées et venues de ces jeunes « qu’an et diablé déssus ! ».

Demandez un peu aux septuagénaires d’aujourd’hui de quel œil on les regardait alors ces équilibristes quand ils passaient à trois sur un même vélo pour arriver plus vite au 15 août, à Bize ! Un vélo c’était un luxe à partager entre copains et descendre ainsi, à plusieurs, la « Carraou » sans freins, a forgé des amitiés impérissables.

C’est qu’on n’était pas riche alors et on n’allait pas vendre un veau à chaque marché. Mais quand on y allait c’était la fête et on l’avait toujours bien vendu surtout après le petit blanc qu’on avait bu au café, et la vente s’arrondissait encore, arrivés à l’ormeau où on contait interminablement les détails d’une tractation devenue un exploit.

Pierre Verbizier, aujourd’hui disparu, aimait à raconter un de ces retours de marché. « François de Pitiou et Arthur de Bizette, après avoir épuisé le récit mémorable des divers points de la vente, rendus lyriques par la chopine qu’ils avaient partagé chez Rogé, en étaient à surenchérir sur les mérites respectifs de leurs femmes. « Era mio qu’ey la mas béroyo… ; éra mio qu’ey la mas valento… ». Lorsque ces mêmes épouses, trouvant sans doute que leurs hommes tardaient à rentrer, vinrent d’un même élan les surprendre sous l’ormeau et les cueillir tout penauds devant leur auditoire amusé pour les ramener à la maison. En maîtresses-femmes, juste comme ils étaient en train de le dire ».

C’était une de ces histoires de tous les jours comme il en a tant vu notre vieil ormeau…Il est mort en jetant un petit voile de tristesse au village où il faisait figure d’arbre historique.

A l’automne dernier, on a planté un petit arbre à sa place et ce printemps est sorti un bouquet de feuilles d’un vert tendre, tendre comme les histoires qu’il lui reste à écouter…  NESTIER 1987

Revenir à la page "Arbres remarquables".