Un savoureux épisode de la période révolutionnaire à Saint-Savin est raconté dans
« Répercussions de la Révolution française à Villelongue et dans la Haute vallée
d’Argelès », par Alfred Sarreméjean, instituteur à Villelongue, p.91, publié en 1914)
. Il s’agit du procès-verbal de la fête de l’Être suprême:
« Procès-verbal de la fête civique de Saint-Savin de 20 prairial an II (8 juin 1794)
: Nous Joseph Pujo, maire, Jean Oustalet, nous assemblés dans le lieu de nos séances
ordinaires sur la réquisition de l’agent national, à l’effet de célébrer avec toute
pompe possible la fête dédiée à ce jour pour l’Être suprême, faire faire lecture
des bulletins annonçant nos conquêtes sur les Ennemis de la République, du rapport
du Comité de Salut public par Maximilien Robespierre, un de nos représentants, sur
les fêtes nationales, et ainsi que du plan de la dite fête dédiée à l’Être suprême
proposé par David, accepté par le décret y inscrit de l’arrêté du District du Gave
en date du 17 prairial courant, en conséquence nous avons fait mander tous les citoyens
et citoyennes de notre commune d’avoir à se trouver aux heures fixes au pied des
arbres de la liberté et fraternité et tous étant rendus ornés chacun d’un rameau,
on a commencé cette célébration par des chants civiques et hymnes ; après avoir fait
le tour de la place, et sommes entrés dans le temple de la Raison, où lecture a été
faite des susdites pièces par notre secrétaire-greffier, et ensuite un citoyen étant
monté sur la tribune a prononcé un discours sur la vraie existence de l’Être suprême,
sur sa bonté pour la République : le discours a été suivi d’une acclamation de gloire
à la République, de vive l’Être suprême et ensuite, on a chanté un hymne à la gloire
de l’Être suprême pour le prier de fortifier les cœurs des républicains, d’encourager
nos défenseurs afin de détruire les tyrans… Et enfin un citoyen a sommé le peuple
à se donner le baiser de la fraternité, à quoi tous ont satisfait. Et le tout fini,
nous nous sommes retirés dans notre maison commune pour dresser le présent procès-verbal.
Signé : Pujo, maire. »