« Le touriste peut s'égarer sur les bords de l'Arros aux méandres capricieux, admirer
la digue monumentale en bois dont la construction a nécessité les chênes de forêts
entières et s'arrêter devant trois ormes vénérables. Le premier se trouve à l'entrée
orientale de la petite ville. Peut-être a-t-il végété en taillis en ce lieu, car
il est entouré de quelques congénères qui ont grandi en désordre. Enveloppé d'un
soubassement il mesure 4m50 de circonférence à un mètre du sol. Devant l'église se
trouve la place du Carcan ; ce nom nous fixe sur la destination du lieu. Un ormeau
a été planté au centre de cette placette. Un soubassement de 0m95 de hauteur le garantit
et le protège. Cet ormeau, dont la végétation a été lente et la croissance difficile,
mesure 2m13 de circonférence à un mètre au-dessus du soubassement. C'est à cet arbre
que les jeunes gens de Saint-Sever suspendent les instruments aratoires et objets
divers, ainsi que cela a lieu dans d'autres communes de Bigorre, dans la nuit du
31 mars au 1er avril ou dès l'aube du matin de Pâques. Le troisième ormeau a été
planté sur la place de la Barbacanne à l'ouest de la ville. Un encadrement de 0m50
de hauteur le consolide. Il mesure 2m50 de circonférence à 1m50 au-dessus du sol. »
Légende
: « Un jour, Sulpice-Sévère allant de Primuliacum (Saint-Sever) à Vicus Serciacensis
(Saint-Justin-de-Pardiac), heurta une branche de néflier et en reçut une blessure
à la tête. Il maudit l'arbre qui sécha jusque dans ses racines. Quatre jours après,
repassant par le même lieu le Saint aperçut le néflier entièrement sec. Emu de pitié,
il descendit de cheval, adressa une ardente prière à Dieu et le néflier reprit la
vie et la fraîcheur. Un hagiographe relate que le Saint fit reverdir un châtaignier.
Cette scène est reproduite sur une salle du choeur de l'Eglise de Saint-Sever. Elle
représente un religieux les mains jointes, à genoux au pied d'un arbre. L'abbaye
de Saint-Sever-de-Rustan avait mis un arbre dans ses armoiries. »