J. Pucheu nous décrivait un arbre remarquable à Villenave-près-Béarn en 1918 : « Cette
commune possède un vieux chêne, qui se dresse sur une petite place en contre-bas,
non loin de l’église pauvre et chétive, dans un site négligé et désert, et que l’on
ne peut admirer qu’en l’approchant. Cet emplacement faisait autrefois partie du domaine
seigneurial. De l’aspect général de ces lieux se dégage l’impression qu’on se trouve
bien en présence d’un reste de quelque chose depuis longtemps disparu, d’un survivant
des temps passés. L’arbre mesure quatre mètres de circonférence à un mètre du sol
et huit mètres de hauteur jusqu’à la naissance des grosses branches, qui s’épanouissent
en un parasol immense de dix mètres de rayon, formant un beau dôme de verdure. A
la base, le tronc s’élargit à dessein, dirait-on, pour soutenir l’arbre, tel un socle
supportant une colonne. Vers les trois quarts de la hauteur, ont poussé de nombreuses
brindilles qui entourent la tige d’une espèce de collerette et nuisent à la pureté
de la ligne. C’est un beau chêne tout à fait digne d’être signalé pour sa stature
et pour sa vigueur encore non défaillante. Les anciens de l’endroit racontent avoir
entendu dire par leurs ancêtres que cet arbre est très vieux : on lui donne généralement
300 ans d’âge. Il avait autrefois pour compagnons trois autres chênes semblables
qui ont été enlevés par l’acquéreur de cette partie des biens du seigneur. Il y a
quelques années, un mercati quelconque proposa d’acheter ce patriarche : la somme
offerte était assez ronde. Le conseil municipal se réunit pour délibérer ; mais les
opinions les plus contraires les plus diverses s’étant manifestées, la question resta
en suspens. Grâce à cette indécision, le vieux chêne est encore sur pied ».